Se battre avec un crayon ? Mais si, c'est possible. (Pv Sokaro)

C'est peut-être dur à croire, mais aujourd'hui, j'ai fini mon travail. Si, c'est possible de ne plus avoir de boulot à la Congrégation ! Si l'on ne travaille que dans un domaine, bien sûr. Ce qui est mon cas. Non seulement on a axé mon apprentissage sur les langues, mon dossier médical un peu trop épais au goût de tous m'a au moins permis de ne pas tomber dans la pluridisciplinarité. Dans un sens, ça m'arrange. Je ne fais pas vraiment partie de la population très en forme de la section scientifique pour ne pas dire que je suis l'un des cas les plus désespérés. Le pire dans l'histoire c'est que c'est presque moi que ça désespère le plus...

Pour tout vous avouer, ce n'est pas tant que je n'ai plus de travail, c'est surtout que Komui m'a dit d'aller prendre l'air. Quand je travaille plus de quatre heures d'affilées, il ne me laisse jamais le choix. J'aurais préféré terminer ma traduction, au moins c'était fait et j'aurais peut-être pu prendre de l'avance. Certes, il ne me reste que trois pages que je finirai ce soir avant d'aller me coucher, ça sera ça de fait. En fait, ce qui m'embête vraiment dans l'histoire, ce n'est pas tant qu'on me déleste dans mon travail mais c'est qu'on me traite comme une personne incapable de tenir aussi longtemps que les autres. C'est vrai, je ne peux pas le nier, je ne peux pas faire le même nombre d'heures que les autres, mais j'aimerais que de temps en temps, on ne me considère pas comme une personne à part. C'est peut-être trop en demander...

Je ne sais jamais trop quoi faire quand on me vire comme ça de mon bureau. Quand j'étais plus petite et qu'on me disait d'aller me reposer, je restais parfois des heures étendues à fixer le plafond, dans l'incapacité totale de m'endormir. Je dois dire que maintenant, si j'ai cinq minutes pour fermer les yeux, je les prends sans demander mon reste et si ça peut durer plus longtemps, ça n'est que mieux ! Mais à cette époque, comme tous les gamins, je ne tenais pas en place. Pour ça, ma mère disait toujours qu'elle avait mal choisit mon nom. Je ne sais plus en quel langue, Myriana veut dire "calme". Ma pauvre petite maman passait son temps à me surveiller du coin de l'oeil ou demander à mon frère d'aller me chercher. Mais quand on est bloqué sur un lit d'hôpital avec des espèces de tuyaux dans le nez qui soit-disant vous aident à respirer et la force physique d'un nouveau né, il n'est pas vraiment possible de faire grand chose de son corps, à part de ses mains. Je n'étais déjà plus à Central quand l'idée de dessiner m'est venue. En fait, j'ai vu un jour un homme qui faisait de très beaux croquis, et ça m'a donné envie de savoir faire pareil. Je n'ai pas son style, et de toute façon j'ai encore de nombreuses années devant moi pour m'améliorer, même si beaucoup de gens me disent que c'est déjà très bien, ce que je fais. De toute façon, c'est comme ça, je ne suis jamais satisfaite de ce que je fais, pourquoi ça changerait ?

Komui ne m'a pas laissé le choix. C'est un garçon adorable, vraiment, je l'aime beaucoup, mais je crois qu'il ne comprend pas tout dans sa bonne volonté. S'il m'avait simplement ôté ma traduction de sous le nez et demandé de faire autre chose de plus reposant, je serai restée avec mon carnet de dessins et mon crayon tranquillement assise à mon bureau, mais il m'a en plus personnellement accompagnée jusqu'à l'extérieur de la section scientifique. Sans doute avait-il peur que je me remette au boulot dès qu'il aurait eu le dos tourné...Je ne vais pas non plus me plaindre, mais là j'ai vraiment mal aux jambes et je me vois mal m'asseoir dans un couloir, d'autant que je ne sais vraiment pas trop où aller. Le réfectoire ? Non, je n'ai pas vraiment l'inspiration pour dessiner, et je sens que ça ne va pas m'en donner et après je vais être contrariée. Je plaisante, bien sûr, mais c'est quand même frustrant de perdre du temps surtout quand on a quelque de plus important à faire.

La salle d'entraînements me semble un choix plus judicieux. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'il y a toujours quelqu'un dans cet endroit et que l'être humain est la chose qui m'inspire le plus. Puis j'ai des modèles qui s'en fichent complètement et qui ne se rendent souvent jamais compte que je suis en train de les dessiner. Je rentre dans la salle sur la pointe des pieds, je n'aime pas me faire remarquer, surtout dans ce genre d'endroits. Pour tout dire, il y a des jours où je n'aime vraiment pas les exorcistes et si je peux les éviter, ça m'arrange. Je ne dis pas que je les déteste, en réalité, je ne sais pas trop pourquoi parfois ça ne passe pas. En fait, ça dépend beaucoup des personnes, je crois.

Bon, personne ne m'a vue, je peux m'asseoir tranquillement contre un pilier et commencer. La première étape, outre le fait de prendre une page blanche, c'est aussi d'observer. Qu'est-ce que font les gens ? Lesquels ont l'expression que l'on a le plus envie de dessiner ? Quelle gestuelle ont-ils ? Autant de questions et d'analyses qui peuvent être gênantes pour certains. Mais en général, dans la salle d'entraînement ça ne dérangeait personne, d'autant qu'en général, je ne parle à personne et personne ne me voit. Allez, c'est parti pour la séance zyeutage. Objectif : trouver un modèle.

Les dernière missions, faites avec la nouvelle équipe que je dirigeais, c’étaient avéré éprouvante pour les jeunes exorcistes que je dirigeais…Tous m’énervais en eux. Leur faiblesse, leur fragilité et surtout leur indécrottable stupidité. Ces gamins avaient la sale manie de ce foutre dans mouise. Et qui devais les sortir de leur connerie? Moi bien sûr…Pff…vraiment j’avais besoin de m’éloigner d’eux un petit temps, sinon j’allais finir par en tuer un. Il était encore tôt et la journée ne faisait que commencer. Avant même que Komui est l’idée de me convoquer pour m’envoyer en mission je ne sais où avec mon équipe de bras cassé, je quittai ma chambre rapidement, une serviette éponge passé autour de mon cou. À grand pas, je traversai les couloirs de la Congrégation de l’Ombre pour me rendre à la salle d’entrainement. Je bénissais cette salle d’exister. Elle me permettait de me défouler et d’éviter de tuer mes élèves. Malheureusement, je n’avais pas la patience de Tiedoll, ni la tendresse de Cloud…non, j’étais le maréchal Sokaro Winters, réputé pour sa violence et pour avoir été sortit de prison par Central, après avoir commis toute une série de meurtre...Mmh…à bien y réfléchir, je ne devais pas ma libération à Central, mais plus à ce cher Komui Lee…Aaah, s’il n’était pas là, la vie à la Congrégation serait bien différente.

J’arrivai enfin dans la salle d’entrainement. Elle était déserte, il n’y avait personne, mise à part une fragile jeune femme, assise sur le côté et qui observait la salle. Mon regard se posa sur elle, je la détaillai un court moment. Je n’avais pas l’impression qu’elle fasse partit des exorcistes…non, je dirais plutôt du secteur Scientifique, ou celui des rapports humain…Scientifique lui allait bien. Les têtes d’ampoules, comme les nommaient les exorcistes, pouvaient se reconnaitre facilement…ma fois…peut importe les raison de sa présence ici, elle n’allait m’empêcher de faire mon entraînement. Je jetai négligemment la serviette éponge sur un banc, retira mon haut, puis fit apparaître mon innocence, Darknesse. J’appréciai l’apparence de cette arme. Une double lame de très grande taille, séparé par un anneaux, qui me permettait de la manipuler avec aisance. Je me plaçai au centre de la pièce, qui forma, selon ma volonté, une grande forêt profonde. C’était mon environnement favori. Je sentais se réveiller en moi mon instinct et je savourais la monté d’adrénaline…c’est cette dernière qui avait fait ma réputation dans la Congrégation, faisant croire à tous que je ne savais pas me contrôler, mais c’était faux. Je ne voulais pas me contrôler. Laisser la violence et la force nous envahir était une chose exquise. Rien ne pouvait remplacer cela…il ne manquait qu’une chose pour que cette salle soit parfaite : des Akuma. Je fermai les yeux, basculant ma tête en arrière et respira un grand coup avant de m’élancer en direction d’un grand arbre qui se matérialisa en un grand akuma. Une lueur de folie traversa mes yeux et je fis tournoyer Darknesse à toute vitesse d’une main, tout en continuant de courir vers le monstre mécanique. D’autres plus petits apparurent derrière le premier, à ma grand joie...Aaah…cette salle était vraiment parfaite pour moi. Elle exauçait la moindre de mes envies, tel une femme serviable...le pied ! D’un mouvement rapide, je me décalai sur le côté, évitant une attaque du grand akuma, frappant le bras de ce dernier, qui le recula dans un grognement métallique. Un arbre s’effondra juste derrière moi, dans un nuage de poussière grise. Je ne pus retenir un rire de folie. Cet Akuma me provoquer, il voulait me faire flancher, mais il n’y parviendrait pas. D’un grand bon, je reculai pour arriver prêt de la jeune scientifique. Il fallut que je recule encore pour arriver à moins d’un mètre d’elle. Une fois tout proche, je tournai mon visage vers elle, en penchant la tête sur le côté « tu devrais faire attention…les akuma de cette salle, tout comme les vrai, ne font pas la différence entre les exorcistes et les scientifiques… » Je fis un sourire presque trop calme pour moi, puis reporta mon attention sur la forêt, dont les arbres tremblaient, sous les impactes des obus des akuma…Ils approchaient…

Quel était déjà le premier rôle d’un maréchal?…ah, oui ! Protéger les plus faibles…je détestais la faiblesse, mais j’avais pour habitude d’accomplir mon devoir à cent pour cent. Donc, je ne laisserais pas ses monstres s’attaquaient à cette scientifique. Et puis cela me donnais une raison supplémentaire pour me donner à fond…Komui ne pourrait pas me reprocher d’avoir tous détruit pour rien.

J'avais déjà vu cet homme à plusieurs reprises, mais jamais d'aussi près et pour ainsi dire, je me fichais complètement de qui il était, son visage ne m'avait pas marqué. C'est un peu triste à dire, mais les exorcistes et autres maréchaux, étant donne qu'ils se sentent bien éloignés de non et nous méprisent parfois carrément car " nous n'avons pas d'aptitudes physiques, nous ", eh bien je les ignore. Le silence est le meilleur des mépris et je ne compte pas accorder mon admiration la plus totale et stupidement dévote à un tas de muscle orgueilleux qui penserait en plus que ma considération serait légitime. Bon, certes, je caricature un peu, mais ayant passé un long moment en Asie avec QUE des scientifiques, je crois que j'ai perdu l'habitude de voir et d'entendre parler les hommes de terrain.

Il n'a pas vraiment fait attention à moi. Ce n'est pas plus mal, au moins, j'aurais la paix. Et puis, s'il ne me demande pas de dégager, ça m'arranger. J'ai l'habitude de rester dans un coin de la salle d'entraînements, et je n'ai jamais eu de problèmes pour le moment. Ce qui est plutôt bien, en plus, ça m'a permis de faire des croquis variés et intéressants, pour une fois. Sinon, je dessine presque toujours la même chose, et ça me lasse.

Il a une carrure imposante. C'est ce qui risque de me poser problème, je ne suis pas habituée à dessiner de si gros gabarits. Il faut bien commencer un jour, non ? Et puis, j'aurais le temps de m'entraîner, au pire...Mais j'aimerais vraiment ne pas me tromper dans les proportions, même si ce n'est qu'un premier coup d'œil. Non, je ne m'amuse pas encore à observer la Congrégation membre à membre pour savoir les redessiner parfaitement ensuite. Si ce jour arrive, je vous autorise à me mettre une camisole...Quoique, je crois que je trouverais encore le moyen de dessiner !

Bon, la seule chose que je peux dire pour le moment de ce type, c'est que c'est une brute...Ou un détraqué...Ou les deux...J'en sais rien mais je ne veux pas vraiment le lui demander pour m'en assurer. En plus, il paraît que c'était un condamné à mort et qu'il a tué plein de monde ! Remarque, mon père aussi...Sauf que lui, il s'est jamais fait choppé pour avoir égorgé des gens puisque de toute façon, ils ont mis tellement de temps pour retrouver les corps que ça ne servait à rien de se lancer dans de longues investigations. Et puis, mon père, lui, c'était un vrai nounours avec sa famille ! Quoique je ne peux pas juger cet homme, peut-être que lui aussi avait ce genre de qualités...Sauf que quand je le regarde dégommer des akumas, j'en doute franchement.

Il se retrouva vite près de moi. Je devrais faire attention ? Je souris. "C'est bien la première fois qu'on me dit que je peux avoir des problèmes dans cette salle." dis-je sur un ton tranquille. "Mais si je vous gêne, je peux, toujours bouger d'ici." Je ne sais pas pourquoi, de savoir que je suis dans la Congrégation même, je n'ai pas peur de ce qui pourrait arriver. Il doit me manquer des notions du danger, je crois.

La scientifique me fit un sourire. Elle avait donc bien compris ce que je venais de lui dire…Elle avait l’air paisible. Bon, ben si être face à des akuma ne la dérangeait pas, pourquoi s’en inquiéter? Après tout, j’étais certains que certains membres de la scientifique était capable de se battre aussi bien que des traqueurs. Même si à mes yeux les traqueurs était des faiblards qui avaient trop vite baissé les bras, je les respectaient pour le travail qu’ils effectuaient. Chaque jours, ils faisaient ce que nous les exorcistes ne voulions pas faire…d’un côté les gars et les femmes de la scientifiques étaient aussi à admirer. Ils passaient leur journées assis, plongés dans leur recherche et faisaient énormément d’heures supplémentaires…oui, je les admirais, car à leur place, il y aurait longtemps que je serais devenue fou…

Bref…elle m’avait demandé si elle me gênait…je resta un moment immobile et l’observa. J’avais du temps devant moi avant que les akuma ne me rejoigne. Elle ne me gênait pas, tant qu’elle ne devenait un boulet au milieu de mon entraînement. J’haussa les épaules négligemment et reporta mon attention devant moi « bah…tant que tu ne me gêne pas dans mon entraînement tu peux rester…la salle est assez grande pour plusieurs personnes. ». J’eu un petit rire et me concentra de nouveau sur les arbres. J’avais une étrange impression, comme si je sentais que quelque chose allait mal tourné…Mmmh…je devais sûrement me faire des illusions… De plus c’était une salle d’entraînement, donc rien ici n’était réel, du moins, pas au point de rendre une situation dangereuse. Elle n’avait donc au final rien à craindre de cet Akuma. Un arbre s’effondra à nouveau à quelques mètres devant moi et une fois de plus l’immense monstre métallique me fit face, un affreux sourire sur le visage. Décidément celui là ne me plaisait pas beaucoup, son sourire et son apparence m’agaçait. A lui seul il était une offense à mes yeux. Il ria…mais pourquoi riait-il? La situation n’avait rien de drôle…à moins que ce ne soit l’excitation du combat? Peut-être…ma fois…je n’allais pas attendre qu’il veuille me donner les raisons de son hilarité. Rapidement je m’élança de nouveau vers lui, mais alors que j’allais l’atteindre, sa main froide et dure me percuta violemment, m’envoyant valser contre le mur prêt de la jeune femme. Je retomba lourdement sur le sol, mettant quelque seconde à me remettre du choc. Je secoua vivement la tête, pour reprendre rapidement mes esprits. Comment ce fait-il qu’il est put m’atteindre aussi facilement? Les akuma de la salle d’entraînement était conçut pour ne pas dépasser le niveau de combat de celui contre qui ils se battait…cet akuma devait donc être logique entre un niveau 2 et un niveau 4...je n’arrivait toujours pas à comprendre, mais peut m’importais, puis qu’il me cherchait, il allait me trouvait…j’allais lui montrais de quel bois se chauffait le maréchal Sokaro Winter. Je me mis à genoux et observa la salle. Mon innocence se trouvait quelques mètres plus loin sur le sol derrière l’akuma. Mon regard orangé se posa sur mon arme, que je fit venir à moi d’un simple geste de la main, blessant au passage l’akuma, qui recula. Quelque chose clochait chez ce monstre. Il n’agissait pas comme les autres akuma de la salle…vraiment bizarre…Le démon métallique posa un regard furieux sur moi. Alors que nous nous élancions l’un vers l’autre, je le vit se stopper et former autour de lui une sorte de sphère? Que faisait-il? Je me stoppa dans mon élan et observa. C’est alors qu’il changea de forme, pour devenir plus petit. Mes yeux s’écarquillèrent devant la vision du niveau 4...

Un niveau 4?! Contre un seul maréchal?! Komui était-il devenu fou ou ce n’était pas prévus? Je fronça les sourcils et ne put retenir un nouveau rire…Si cela était du à un disfonctionnement, ce cher Intendant aller me le payer cher…Il était tout de même le chef de la section scientifique, c’était donc à lui d’entretenir la salle d’entrainement et les faux akuma. Je fit tournoyais une nouvelle fois Darknesse et le lança de toute mes forces vers l’akuma en face de moi. Il n’eut pas le temps de réagir, qu’il se retrouva empalé à l’autre bout de la salle. Le temps qu’il se remette de se coup, j’aurais le temps de discuter avec cette jeune femme. Après tout, elle devait connaître Komui, puisqu’elle était une scientifique. Je posa mes mains sur mes hanches et pencha la tête sur le côté « Hey!…Tu es bien un membre de section scientifique, si je ne me trompe pas?… » je marqua une pause avant de reprendre « Tu peux m’expliquer ce que Komui à foutu avec les Akuma d’entraînement? » je l’interrogea du regard. J’étais certes prêt à la défendre de cet Akuma détraqué, mais je voulais aussi avoir des explications sur ce qui venait de ce produire. Je n’allais pas risquer de me faire blesser sans avoir eu des explications, de plus si quelque chose devait m’arriver, Komui s’en mordrait les doigts, car en plus elle en serait témoin.

Quelque chose semble clocher dans ce qui se déroule sous mes yeux. Il faut bien l'avouer, même si je ne me suis jamais entrainée une seule fois, je sais pour être souvent venue dans cette salle qu'il n'y aen général jamais rien de dangereux qui se produit entre ses murs. C'est une salle d'entrainement, point. Et un entrainement ne doit normalement pas provoquer plus que des courbatures. Pourtant, ça ne semblait pas être la grande joie pour ce type. Je n'avais jamais vu un hologramme réussir à réellement envoyer valdinguer quelqu'un en ces lieux mais vu son épaisseur et son...Enfin, bref, il ne devrait pas sentir grand chose ni en être offusqué, non ? Au contraire, il devrait être content de pouvoir se calmer les nerfs. En attendant pour moi c'est une excellente leçon à double morale : ne jamais commencer un croquis quand on est face à un sujet qui bouge sans arrêt et surtout ne plus mettre un pied dans la salle d'entrainement après des mises à jour du système de simulation. Je ne sais pas vraiment en quoi cela consiste, mais je sais maintenant que les exorcistes et autres psychopathes ne sont au courant de rien quand elles sont effectuées, ce qui est plutôt mauvais signe pour moi car le monde entier est plus apte à me protéger que moi-même contre le monde entier. C'est bête, ce que je viens de dire...ça veut dire que mon propre bouclier pourrait me tuer ? Mais dans un sens, ça n'est pas si bête, regad...

OH MY GOD ! C'est quoi ce truc ? Oh non, non, non, non, non ! Je ne suis pas d'accord ! Je veux bien être la plus grande loque que la section scientifique ait jamais connue, mais par tous les diables de la Terre, je ne veux pas mourir si bêtement ! Attendez que je sois au moins sur le terrain pour m'aplatir ou me donner en pâture aux akumas ! Dans ma poitrine, mon cœur faisait une sarabande digne des fêtes de fin d'année tziganes. Et c'est peu dire. Vous voyez, il y a quelque chose de fantastique avec le corps humain, de celui en plus mauvais état au plus en forme, c'est que même si vous ne savez pas du tout ce que vous avez en face il existe un signal d'alarme qui s'appelle l'instinct de survie. Et le mien me dictait deux choses : courir -ce qui est impossible dans mon état, mais passons- ou faire une crise cardiaque -beaucoup plus plausible mais tellement moins classe ! Allez, du calme. Ce n'était qu'une simulation, un akuma virtuel qui ne pourrait rien me faire.

Je crus sentir mon estomac se retourner en voyant l'arme du maréchal aller empaler le monstre. Et pourtant, je ne fais pas partie de ces petites natures sensibles, quoique vous puissiez en penser. Croyez-moi, quand on subit des expériences, on en voit des choses pas nette et en premier lieu sur soi-même. Mais là, je ne sais pas pourquoi, j'ai du mal à supporter cette vision. Mais peut-être ma nausée me vient de cette montée d'adrénaline et de mon foutu rythme cardiaque qui me donnait l'impression d'avoir couru un cent mètres ? En tous les cas, il vaut mieux que je me calme si je ne veux pas devenir un boulet pour lui. Et je n'ai aucune envie de le contrarier. Ne me demandez pas pourquoi, une intuition...

Il s'adresse de nouveau à moi, cette fois de façon nettement moins sympathique, mais je suppose que pour lui tout cela reste amical. Du moins, je me plais à l'imaginer. Je me mords la langue pour ne pas lui rétorquer qu'il n'existe pas qu'une seule section de recherche dans la Scientifique, mais après il n'est pas censé savoir. Les muscles, ça mange le cerveau, c'est bien connu. Tout en passant en revue ce que Komui a pu me dire cette semaine, je me calme en me disant que l'heure n'est ni au détail ni à la division des forces...J'ai presque envie d'éclater de rire, tiens. Non, mauvais plan. Peu sûre de moi, je lève les yeux vers lui, toujours tassée dans mon coin : "Eh bien...Je crois qu'il y a eu une mise à jour récente de la salle d'entrainement...Il me semble que c'est parce qu'il y a eu un...une intrusion, non ? Y a pas très longtemps. Komui a parlé de "mesures de sécurité", je suppose pour mieux entrainer les exorcistes..." Je me racle la gorge nerveusement. Cette réponse ne va sans doute pas le satisfaire, mais je n'en ai pas d'autre à lui fournir. "Je...Je n'y connais pas grand chose en la matière mais je peux toujours essayer...d'arrêter la machine, si vous voulez. Ou de la reprogrammer si vous avez un gros quart d'heure devant vous..." Pitié, ce que je peux être pitoyable quand j'essaie de convaincre quelqu'un de mon incompétence !

Après m'être débarrasser de l'Akuma factice, je détailla la jeune scientifique devant moi, je crus comprendre qu'elle n'était pas habitué à ce genre de spectacle, ou alors elle était vraiment secoué. Cela dit les explications qu'elle me donna ne parvinrent pas à me convaincre. Il est vrai que les têtes d'ampoules avaient énormément de travail en ce moment, mais il devait bien en avoir un qui était sensé surveiller cette salle non? Je posa l'une de mes mains sur mes hanches " Komui doit être vraiment dérangé du cerveau pour ne pas faire attention à ce genre de chose...ça n'est vraiment pas le moment de commettre des erreurs. " poussant un long soupire désespéré, je jeta rapidement un coup d'oeil vers l'akuma, toujours immobile pour le moment.

Mon regard revint vers la blondinette devant moi, et je fis glisser l'une de mes mains sur mon visage, pour tenter de me calmer. Après tous, elle n'était pas responsable de ce qui arrivait là...Une mise à jours récentes? tiens donc...personne n'était capable dans cette Congrégation pourrie d'accomplir correctement son travail ou quoi?? Elle était peut-être capable de réparer les erreurs de Komui...ah ! Ben enfin une bonne nouvelle ! Notre cher Grand Intendant allait entendre parler du pays quand je le verrais! Poussant un soupire, je fus soudainement attiré par une petite série de craquement sinistre et métallique, rapidement suivit d'un petit rire moqueur. Je n'aimais déjà pas que l'on se moque de moi, mais si en plus cela venait d'un monstre sensé être factice, ça n'allait plus du tout. Je me tourna vivement en direction de l'akuma, constatant avec une légère colère qu'il n'avait pas disparut et qu'il était en train de tendre sa main vers nous. Rapidement, je refis face à Myriana, fronçant les sourcils "si tu peux faire quelque chose fait le rapidement. Je ne suis pas venus ici pour risquer de finir en salle de soin, ni même à la morgue ! Occupe-toi de cette foutue machine, je me charge de cette mocheté." Sans attendre plus longtemps, je m'élança vers mon arme, toujours planté au travers du corps du monstre, puis la retira d'un geste sec, avant de bondir en arrière pour faire face à cette chose qui ricanait. Je sentis un frisson me parcourir le dos...c'était quoi ce bordel ?! Mon dernier combat contre un niveau quatre avait faillit très mal finir et nous étions alors trois maréchaux sur place. Même si celui-ci était sensé être factice, s'il possédait la puissance d'un véritable akuma de ce niveau, je ne m'en sortirais jamais.

Je jeta un nouveau regard en direction de la scientifique...si je ne faisais rien, elle allait sans aucun doute être blessé, voir pire. Je devais agir et vite, c'était mon rôle, de plus seul les pleutres et les lâches prenaient la fuite. Je ne faisais parti ni d'aucune de ces deux catégories. Un sourire large et un peu fou étira mes lèvres...j'avais déjà affronter la mort plusieurs fois et sans jamais avoir peur, ce n'était pas maintenant que j'allais avoir peur. Si la grande Faucheuse venait chercher mon âme, c'est que mon heure avait sonné et que les ancêtres en avaient décidé ainsi. Je pencha la tête sur le côté en ricanant " Approche saleté ! Je vais te découper en morceau et t'apprendre à ne pas te frotter à moi ! " dans un cris de rage, je m'élança vers le niveau quatre en courant. Mon arme percuta dans un bruit de métal le bras transformé en cette chose qui flottait au dessus du sol. Tous était entre les mains de cette jeune scientifique...même si je me battrai comme lion jusqu'à la fin, je n'avais plus qu'à espérer qu'elle agisse vite.

Au plus le temps passe au plus je me maudis dans toutes les langues que je connais -et croyez-moi, ça prend du temps- de m'être rendue dans cette salle en ce jour précis. Mais dans un sens, il a mieux valu que je me retrouve avec un Maréchal, au moins je suis plus en sécurité qu'avec un quelconque exorciste. Quoique, avec lui j'en doute un peu. Je peux comprendre qu'il soit de mauvais poil, mais peut-on l'être à ce point ? Je veux dire, il est bien humain, ça n'est pas une blague ni pour se donner un genre ? Oui, dites-le que l'espoir fait vivre, je ne tiens pas à mourir écharpée. Et pour tout vous avouer, si je dois mourir je préfèrerai que ce soit l'akuma qui me tue, j'ai la curieuse certitude que je souffrirai moins...

Bien, cessons de jouer les mauvaises langues et essayons de nous bouger plus vite qu'une limace. Il ne se doute certainement pas d'à quel point ce sera dur pour moi, mais je ne peux pas le laisser se débrouiller face à un tel danger en restant là les bras croisés. J'ai beau être une loque, je n'en suis pas moins lâche, du moins j'ose l'espérer. Sans répondre, je pris une profonde inspiration et en serrant les dents donne l'ordre à mes jambes de courir en direction de l'escalier d'évacuation incendie qui est en réalité une autre voie d'accès à la salle de contrôle des simulations. Monter les marches en courant, je ne le pourrai pas sans doute pas sans conséquences, mais je peux au moins essayer. Ce que je peux me détester dans ces moments-là. A croire que je suis vouée à survivre aux dépends des autres alors que si j'avais des capacités ordinaires, je pourrai faire comme n'importe qui. Mais bien sûr, la vie ne serait pas amusante si je pouvais être Madame Tout-le-monde !

Et la voilà, mon épreuve. Pour ça ne semble rien et pourtant, rien qu'en montant des escaliers quatre à quatre vous êtes essoufflés. L'effort que demande ce genre d'exercice est en réalité bien plus couteux qu'on ne veut bien l'imaginer. Grimper des marches, c'est presque comme marcher, on sait le faire. J'ai fait cinq mètres en courant et je n'en peux déjà plus. Allez, pauvre loque, tu peux bien faire plus que ça ! Rends-toi utile au lieu de penser à ton foutu bureau, tu as quelqu'un à aider. Je me rends compte que si je réussis, ça sera peut-être la première fois que j'aiderai un être vivant à échapper à un danger peut-être mortel. Je peux bien me donner à fond, ça en vaut la peine.

Nouvelle inspiration et sans calculer, nouvelle impulsion. Bon sang que cet escalier me semble long ! Pourtant, divisé par deux, il devrait être plus simple à escalader. Arrivée à la moitié, j'ai la sensation que mon genou gauche va se détacher du reste de ma jambe et que je devrais terminer à cloche-pied. Je m'accroche et finalement, j'arrive devant la porte, une armada d'aiguilles me transperçant les muscles et le souffle plus rocailleux qu'un fumeur de cigarettes de soixante dix ans qui aurait commencé à trois. Je manque de m'écraser le nez contre la porte. Ce que je peux être pitoyable. Bon sang mais ce n'est rien ! Ce n'est rien de courir jusqu'à une sale située un étage au-dessus et d'ouvrir cette foutue porte à la volée ! Pourquoi suis-je si empotée que je suis incapable d'en faire la moitié correctement ? Et voilà que je me mets à parler comme la Marquise de la Tronche-en-biais...

Cette... cette poignée finit par obéir et je pus entrer dans la pièce... complètement vide. Quoi !? Il y a des exorcistes qui viennent s'entrainer tous les jours et pas une seule personne pour surveiller ? Pas même un technicien quelconque ? Et je fais comment, moi ? Bon, du calme. Je vais y arriver. Je vais reprendre mon souffle et...Non, je vais d'abord régler ce problème et reprendre mon souffle après, ça sera plus rapide dans ce sens. Faisant abstraction des tremblements de mes jambes et me rendant compte qu'essayer de me concentrer sur autre chose me fait oublier que j'ai mal, je m'approche de ce qui semble être un ordinateur de contrôle et me penche vers l'écran. Par la vitre de surveillance, je vois un spectacle qui ne me rassure pas le moins du monde.

Et maintenant, se concentrer sur tout ça. Après tout, la programmation est une langue comme une autre. Oui, mais une langue, ça s'apprend et celle-là, je ne la connais pas le moins du monde... Il faut pourtant que je trouve un moyen d'arrêter tout ça...

Alors que j'observais la jeune scientifique quitter la salle, je fus percuté par un des grands bras métalliques de l'akuma. Avec violence, je percuta un arbre un peut plus loin dans un sinistre craquement. Une cuisante douleur me vrillais les côtes et l'espace d'un instant je me demanda si c'était l'arbre ou mes os qui avaient cédés au moment du choc. Je n'eus cependant pas l'occasion de me questionner plus longtemps que je fus obligé d'évité un tir de l'akuma. Faisant une roulade au sol, je maudissais cette charogne qui était en train de me mal mener. Me redressant, je posa sur le monstre métallique un regard noir, en pointant vers lui Darkness « Saleté ! Je vais t'apprendre le respect espèce de chose infâme ! Tu vas voir de quel bois j'me chauffe !! » je fis tournoyer mon arme anti-akuma au dessus de ma tête, créant un faible vent dans la salle. Le frottement de l'air sur ma lame, la fit chauffer, embrasant l'air autour de moi. Petit à petit une boule de feu se formait devant, alors que je riais en sachant comment cela allait finir...Dans un cris de rage revancharde j'envoyais la boule de feu valser en direction de la créature qui s'embrasa soudainement. Un soupire de soulagement m'échappa et je tourna mon visage vers la vitre de la salle de contrôle « tu t'en sors ou j'appelle les pompiers ?? » Mais alors que je fermais les yeux pour pousser un soupire désespéré, je sentis une pression sur ma poitrine, puis je percuta cette fois un mur de la salle. Malgré la douleur , je rouvris les yeux pour m’apercevoir que l'akuma me maintenait fermement contre le mur, préparant son canon, pourtant dans un états lamentable. Mon regard se posa sur Darkness qui avait atterrit plus loin...beaucoup trop loin de moi à mon goût. Je n'aimais pas du tous la tournure que prenait cette situation...mais alors pas du tout. Mes côtes me faisaient souffrir le martyre, pourtant je ne voulais pas abandonner. J'étais un guerrier ! Et un guerrier n'abandonne jamais tant qu'un souffle de vie réside en lui ! Attrapant le bras-canon de la créature d'une main, je serra de toute mes force l'arme, avant de finalement remonter violemment mon pied vers l'horrible visage de cette chose répugnante. Je le frappa de toutes mes forces et le monstre valdingua plus loin percutant à son tour l'arbre que j'avais percuté plus tôt. Cette fois le grand végétaux ne put encaisser le choc et il s'écroula lourdement sur l'akuma, le coinçant sous son poids. Un large sourire m'étira les lèvres, pourtant j'étais à bout de souffle et endolories de tous les côtés, mais j'étais presque sûr que cette fois cette chose ne reviendrait plus me casser les pieds. Du moins je l'espérais...me laissant glisser en position assise sur le sol, je rappela à moi Darkness, qui reprit sa place sur mes larges épaules, tentant d'oublier cette saleté de douleur, tous en reprenant mon souffle. Quelques choses me disait que ça n'était pas encore finit ou pas tous à fait.

» Maréchal Sokaro Winters: quand les aztèques viennent dans la civilisation occidentale